Qu’est-ce que la pollution de l’air ?
Pour vivre, nous avons besoin d’environ 10 000 à 15 000 litres d’air chaque jour. Normalement, cet air est composé de : 78 % de diazote (N2), 21 % de dioxygène (O2), 1 % d’autres gaz (CO2 et gaz rares).
Cet air que nous respirons contient aussi des polluants sous forme gazeuse, liquide ou solide. Naturellement présents dans l’atmosphère (ils sont notamment émis par les volcans qui émettent certains gaz polluants ou bien les végétaux qui sont à l’origine de certaines particules) ils sont également émis, en plus ou moins grande quantité selon les sources d’émission, par nos activités humaines (trafic routier, chauffage, industrie, agriculture).
On détermine donc la qualité de l’air par son niveau de concentration en polluants atmosphériques à l’intérieur d’une certaine zone géographique.
C’est parce que ces polluants peuvent nuire à la santé humaine et à l’environnement qu’ils sont mesurés et surveillés en permanence. Les décideurs politiques, avec le concours de l’Organisation Mondiale pour la Santé (OMS), fixent des valeurs limites, des objectifs de qualité destinés à limiter la teneur des substances toxiques présentes dans l’environnement atmosphérique, et à garantir ainsi la protection des citoyens. Les normes qui fixent les valeurs limites de polluants s’expriment en microgrammes par m3 à ne pas dépasser pendant plus d’un certain nombre de jours par an ou en moyenne annuelle en fonction du polluant.
Pollution chronique – Seuils pour la protection de la santé humaine (µg/m3)
Polluants |
Type de moyenne |
Union Européenne |
France |
Organisation Mondiale de la Santé |
|||
---|---|---|---|---|---|---|---|
valeur limite |
valeur cible |
entrée en vigueur |
objectif à long terme |
objectif de qualité |
recommandation |
||
NO2 |
horaire |
200 à ne pas dépasser plus de 18 h/an |
1/1/2010 |
200 |
|||
annuelle |
40 |
1/1/2010 |
40 |
40 |
|||
PM10 |
journalière |
50 à ne pas dépasser plus de 35 j/an |
1/1/2005 |
50 |
|||
annuelle |
40 |
1/1/2005 |
30 |
20 |
|||
PM2.5 |
journalière |
25 |
|||||
annuelle |
25 |
1/1/2015 |
10 |
10 |
|||
annuelle |
20 |
1/1/2020 |
|||||
O3 |
maximum journalier de la moyenne sur 8 heures |
120 à ne pas dépasser plus de 25 j/an en moyenne sur 3 ans |
120 |
120 |
100 |
||
SO2 |
horaire |
350 à ne pas dépasser plus de 24 h/an |
1/1/2005 |
||||
journalière |
125 à ne pas dépasser plus de 3 j/an |
1/1/2005 |
|||||
annuelle |
50 |
||||||
Benzène |
annuelle |
5 |
2 |
Épisodes de pollution (µg/m3)
Polluants |
Type de moyenne |
Union Européenne |
France |
||
---|---|---|---|---|---|
Seuil d’information |
Seuil d’alerte |
Seuil d’information |
Seuil d’alerte |
||
NO2 |
horaire |
400 |
200 |
400 dépassé pendant 3h consécutives 200 si dépassement j-1 et risque j+1 |
|
PM10 |
journalière |
50 |
80 |
||
O3 |
horaire |
180 |
240 |
180 |
240 S’y ajoutent 3 seuils avec mise en place de mesures graduées : – 240 dépassé pendant 3h consécutives – 300 dépassé pendant 3h consécutives – 360 |
SO2 |
horaire |
500 dépassé pendant 3h consécutives |
300 |
500 dépassé pendant 3h consécutives |
Quels sont les effets sanitaires de la pollution atmosphériques ?
Aujourd’hui l’exposition de la population et de l’environnement à la pollution atmosphérique constitue essentiellement un risque chronique : l’exposition quotidienne à des doses de substances chimiques même faibles, peut provoquer troubles respiratoires, asthme, maladies cardio-vasculaires et la dégradation des cultures et écosystèmes.
Lorsque l’exposition aux polluants s’étend sur de longues périodes des effets délétères peuvent survenir sur la santé de tous avec des gravités qui dépendent des fragilités individuelles. Ils peuvent affecter les voies respiratoires, digestives et cutanées sur lesquelles se fixent, entre autres, les particules.
L’exposition à ces polluants peut provoquer des problèmes respiratoires, et certains d’entre eux peuvent aussi augmenter le risque de contracter des maladies cardio-vasculaires et des cancers pulmonaires. Leur toxicité dépend de leur composition chimique, de la taille des particules ainsi que du degré et de la durée d’exposition de chacun à ces polluants.
La pollution atmosphérique représente un réel coût sanitaire en raison du lien qui existe entre niveaux de pollution, morbidité et mortalité prématurée. Ainsi selon l’Organisation Mondiale de la Santé, sur près de 7 millions de décès prématurés en 2012, 3,7 millions auraient été causés par l’exposition à des pollutions de l’air extérieur (émises par des sources tant urbaines que rurales).
En outre, la pollution atmosphérique a des répercussions importantes sur l’environnement puisque certains polluants comme l’ozone et l’azote en excès entraînent une asphyxie des milieux naturels et ont un impact sur la croissance des végétaux et les rendements agricoles.
Zone sensible pour la qualité de l’air
Le code de l’environnement prévoit que les orientations du SRCAE soient renforcées dans les zones où les valeurs limites de la qualité de l’air sont ou risquent d’être dépassées, et dites sensibles en raison de l’existence de circonstances particulières locales liées à la protection de certains intérêts. La méthodologie nationale déclinée pour l’Ile-de-France a permis de définir cette zone sensible.
Elle résulte d’un croisement entre les zones avec des densités de population élevées (ou la présence de zones naturelles protégées), et celles sujettes à des dépassements des valeurs limites concernant le NO2 et les particules PM10.
La zone sensible correspond ainsi à la Zone Administrative de Surveillance déclarée à l’Union européenne, et comprend l’agglomération parisienne et celle de Meaux. Elle englobe la totalité des habitants potentiellement impactés par un dépassement des valeurs limites de NO2. Elle couvre également 99,9% de la population potentiellement impactée par un risque de dépassement des valeurs limites de PM10.
Elle concerne ainsi plus de 10 millions d’habitants sur 23 % de la surface de l’Ile-de-France.
Attention… Ne pas confondre changement climatique et pollution de l’air !
Les substances concernées ne sont pas les mêmes et leurs enjeux sont différents.
Les sources de ces deux types de polluants, « sanitaires » et « climatiques », sont parfois les mêmes comme la combustion d’un carburant fossile dans une automobile, une chaudière au fioul ou un feu de bois. Mais ce n’est pas toujours le cas : par exemple les zones humides produisent des gaz à effet de serre mais (presque) pas de pollution atmosphérique.
La pollution de l’air est locale et immédiate, elle est due à des substances nocives pour la santé (par exemple le CO2, principal gaz à effet de serre, n’est pas un polluant : nous le respirons tous les jours en faible quantité). Le changement climatique lui, a des conséquences planétaires et à très long terme.